MÉMOIRE DE L’ALBERTA ASSOCIATION OF
COLLEGES & TECHNICAL INSTITUTES (AACTI)
Résumé
Les établissements postsecondaires publics de
l'Alberta Association of Colleges & Technical Institutes (AACTI), appuyés
par un personnel enseignant et auxiliaire de calibre international, offrent des
programmes dans le but de doter les travailleurs de compétences avancées. Ces travailleurs sont le fondement de la vigueur et du succès de
l'économie canadienne. Avant le récent ralentissement économique, on a constaté
une importante pénurie de travailleurs qualifiés, et cette pénurie persistera
une fois l'économie rétablie. Comme c'est le cas dans toutes les récessions,
les travailleurs licenciés se tournent vers le système d'enseignement
postsecondaire afin de se préparer à la reprise économique et aux occasions
d'emploi à venir. Comme dans le passé, les gouvernements font l'objet de
pressions pour équilibrer les budgets et protéger les contribuables des
déficits et de la dette considérables. Le financement des programmes d'études
postsecondaires se voit réduit au moment où les investissements devraient augmenter.
Avec la reprise économique, la demande de
travailleurs possédant des compétences avancées demeure très élevée. Le rapport publié en 2009 par le U.S. Council on Economic
Advisors intitulé Preparing the Workers of Today for the Jobs of Tomorrow révèle
que la croissance la plus rapide visera les professions qui requièrent des
études postsecondaires. Le gouvernement américain a donc engagé des fonds de
plusieurs milliards de dollars pour gérer l’afflux d’étudiants envisagé lors de
la récession. Ces conclusions vont dans le même sens que l'analyse de la
Fédération canadienne de l'entreprise indépendante qui indique que pour
répondre aux pénuries de travailleurs possédant des compétences avancées,
six diplômés collégiaux ou diplômés d'un institut technique seront requis pour
chaque diplômé universitaire. Nous devons absolument nous attaquer à la pénurie
de main-d'oeuvre spécialisée.
Recommandation : Que le gouvernement fédéral entreprenne
et finance l’établissement d’une stratégie nationale en matière de compétences. Le gouvernement fédéral devrait fournir des fonds de
10 millions de dollars sur une période de deux ans pour favoriser un
dialogue national visant à accroître les taux de participation aux études
postsecondaires. L’industrie doit être un intervenant principal dans
l’élaboration de la stratégie.
La prospérité économique dont jouit l'Alberta peut
être mesurée par des indicateurs économiques traditionnels comme le PIB et
l'emploi ainsi que par des indicateurs de création de connaissances et d’innovation. L’innovation mène à des niveaux de productivité et à un niveau de
vie plus élevés grâce aux investissements dans la recherche et le
développement, le capital humain ainsi que le matériel et l’outillage.
Les petites et moyennes entreprises (PME) contribuent
de façon très importante à la croissance de l’emploi et communiquent
régulièrement avec les collèges locaux concernant la création de nouveaux
produits et la réingénierie ainsi que la recherche et le développement. Les collèges et instituts techniques de l'Alberta collaborent
depuis très longtemps avec l'industrie par le truchement de conseils
consultatifs, de partenariats, de programmes parrainés, d'installations et de
projets coopératifs. Nos étudiants apportent une contribution considérable aux
projets d’innovation de l’industrie et notre association aide l’industrie à
adopter et à commercialiser de nouvelles technologies. Le gouvernement fédéral
est lui aussi intervenu et a fourni des fonds de recherche ciblés aux collèges
et aux instituts techniques du Canada. Nous devons nous assurer d’optimiser les
perspectives offertes par ces fonds.
Recommandation : Que le gouvernement fédéral verse les
fonds déjà alloués dans le budget de 2011 au réseau collégial pour l’aider à
atteindre son objectif de stimulation de l’innovation dans les secteurs clés
décrits dans le budget, soit la compétitivité de l’industrie aérospatiale, la
commercialisation des innovations dans le secteur agricole, la technologie
propre, l’énergie propre et l’efficacité énergétique ainsi que la recherche
climatique et atmosphérique.
Pour répondre aux exigences de l’économie du
savoir, les collèges, instituts techniques et universités de premier cycle de
l'Alberta ont besoin d’établissements d’enseignement à la fine pointe de la
technologie et en bon état. Au cours des dernières
années, le manque de fonds disponibles a limité la capacité des établissements
postsecondaires à construire et à assurer l’entretien des infrastructures qui
répondent aux normes de l'industrie et qui permettent aux étudiants d'apprendre
en utilisant du matériel qui leur servira quand ils se lanceront sur le marché
du travail.
Recommandation : Pour appuyer l’aménagement en
infrastructure, le gouvernement fédéral doit consentir un investissement de
500 millions sur cinq ans. Cet investissement permettra aux collèges et
aux instituts techniques d’offrir une expérience d’apprentissage avec du
matériel qui atteint les normes de l’industrie et qui répond aux besoins des
apprenants et des employeurs.
Introduction
Depuis 2002, l’Alberta Association of
Colleges & Technical Institutes (AACTI) a été le porte-parole des 17 établissements
postsecondaires publics en Alberta. Ces collèges,
instituts techniques, établissements spécialisés dans les arts et la culture et
universités de premier cycle sont un exemple pratique de Campus Alberta – un
modèle de collaboration et de partenariat établi en Alberta et qui suscite
l’intérêt des autres provinces et territoires canadiens.
L’AACTI défend les intérêts des établissements
membres afin de pouvoir offrir des programmes et services novateurs et
efficaces aux apprenants grâce à un engagement commun envers l’excellence. Nous apprécions et encourageons la diversité de chaque
établissement membre, assumons une direction responsable et fondée sur des
principes, et travaillons en équipe pour répondre aux besoins des apprenants et
de l’économie, s’assurer que les apprenants et le public y trouvent leur compte
pour l’investissement des contribuables et soutenir l’amélioration de la
transférabilité et des cheminements sans obstacles pour les apprenants
permanents.
Nos établissements membres offrent des occasions
d’apprentissage, allant d’un certificat à un diplôme ainsi que des programmes
dans les secteurs des arts et des sciences sociales, des technologies en santé,
des soins infirmiers, du commerce, de la science et des techniques du génie et
des métiers. Le rayonnement de l’AACTI est remarquable
et appuie notre vision – une place pour chaque apprenant. Des
programmes sur place sont offerts dans les 168 campus ou centres
d’apprentissage. En outre, lorsque des programmes en ligne sont ajoutés, nous
offrons des possibilités d'apprentissage aux Albertains dans plus de
400 collectivités. L’industrie albertaine nous connaît, nous fait
confiance et se fie à nos connaissances et à notre savoir-faire pour soutenir
ses efforts d’innovation et de recherche.
Grâce à cette participation intensive dans le
développement des connaissances des apprenants de l’Alberta, nos établissements
accroissent la croissance et la productivité par l’entremise d’investissements
dans le capital humain, le capital entrepreneurial et le capital physique. Nous croyons fermement que l’investissement dans notre économie du
savoir par le biais de l’éducation postsecondaire ne relève pas de la
compétence exclusive et de la responsabilité des gouvernements provinciaux. Un
tel investissement est indispensable à la croissance économique et sociale de
tous les Canadiens, et le gouvernement fédéral doit être un intervenant
important.
Le défi de répondre aux besoins en main-d’œuvre – Investir dans le capital humain
Comme prévu, le Canada se relève plus rapidement
de la récession économique mondiale que d’autres pays. Comme
le leadership de l’AACTI se projette dans l’avenir et cerne les problèmes les
plus urgents qui auront une incidence sur la croissance économique en Alberta –
et au Canada –, un défi commun fait surface. L’écart très réel entre l'offre et
la demande de travailleurs possédant des compétences avancées qui existait
avant la récession subsiste.
Malheureusement, l’histoire s’est répétée. Lors du ralentissement économique, les Canadiens ont subi des
pertes d’emploi et l’Alberta n’a pas été épargnée. L’AACTI avait prédit que les
travailleurs déplacés chercheraient à se recycler dans nos établissements
postsecondaires pour s’apprêter à affronter l’avenir. Cette prévision s’est
matérialisée. Les Albertains souhaitant perfectionner leurs compétences se sont
tournés vers le système d’éducation postsecondaire et, malgré tous nos efforts,
nous n’avons pas été capables de répondre à la demande. L’incidence de la
récession a fourni une occasion d’accroître les taux de participation aux
études postsecondaires. Les restrictions budgétaires ne nous ont pas permis de
faire face à l’augmentation de la demande et, comme Canadiens, nous sommes
passés à côté d’une occasion formidable. Ne laissons pas l’histoire se répéter.
D’ici dix ans, nous devrons assumer les
conséquences d’une économie du savoir en évolution exigeant une main-d'œuvre
spécialisée et les effets combinés des départs massifs à la retraite par suite
du vieillissement de la génération du baby-boom. Tous
s’entendent pour dire qu’il ne sera pas facile de répondre aux besoins
ultérieurs en main-d'œuvre. L’évolution des caractéristiques démographiques
révèle clairement qu’un écart important subsistera au cours de la prochaine
décennie au chapitre de la main-d'oeuvre si nous n'adoptons pas une stratégie à
multiples facettes pour le combler. L’immigration et les programmes d’emploi à
court terme comme le Programme des travailleurs étrangers temporaires et les
programmes des candidats des provinces représentent des stratégies importantes,
mais nous devons veiller à optimiser la réserve de ressources humaines que nous
avons déjà au Canada. Il faut s’attaquer à la question de l’accès et de la
réussite de la population enregistrant la croissance la plus rapide, soit les
Premières nations, les Métis et les Inuits. Cette population est
considérablement sous-représentée dans le système postsecondaire du Canada, et
il en est de même de la population de personnes handicapées.
Un certain nombre d’études et de rapports révèlent
que jusqu’à 80 % des nouveaux employés au Canada exigent des titres
scolaires du niveau postsecondaire, mais que les taux de participation aux
programmes d’études postsecondaires sont loin d’atteindre ce pourcentage. De surcroît, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante
indique que pour maintenir les niveaux de croissance dans les petites et
moyennes entreprises au Canada, les entreprises doivent embaucher
six diplômés collégiaux pour chaque diplômé universitaire. Par conséquent,
le type d'études et de formation qu’un travailleur possède revêt une grande
importance. Ce qui vient compliquer ce problème – et il est grave en Alberta –,
ce sont les taux d’achèvement des études secondaires désespérément bas. Même si
les provinces déploient beaucoup d’efforts pour encourager les élèves à achever
leurs études secondaires, nous avons encore beaucoup de travail à faire. Une
fois que les apprenants peuvent avoir accès aux programmes d’études
postsecondaires, nous devons veiller à ce qu’ils aient une place. En outre, un
nombre grandissant de travailleurs actuels ne seront plus employables en raison
de leurs compétences insuffisantes et de leur formation. Les stratégies
destinées à perfectionner les compétences de ces travailleurs sont essentielles
pour assurer le succès économique du Canada.
Recommandation : Que le gouvernement fédéral entreprenne
et finance l’établissement d’une stratégie nationale en matière de compétences. Le gouvernement fédéral devrait fournir des fonds de
10 millions de dollars sur une période de deux ans pour favoriser un
dialogue national visant à accroître les taux de participation aux études
postsecondaires. L’industrie doit être un intervenant principal dans
l’élaboration de la stratégie.
Transferts fédéraux aux provinces
Pour répondre aux exigences de l’économie du
savoir, les collèges, instituts techniques et universités de premier cycle de
l'Alberta ont besoin d’établissements d’enseignement à la fine pointe de la
technologie et en bon état. Au cours des dernières
années, le manque de fonds disponibles a limité la capacité des établissements
postsecondaires à construire et à assurer l’entretien des infrastructures qui
répondent aux normes de l'industrie et qui permettent aux étudiants d'apprendre
en utilisant du matériel qui leur servira quand ils se lanceront sur le marché
du travail.
Les investissements de stimulation et le Programme
d’infrastructure du savoir ont permis aux membres de notre institut d'améliorer
et de bonifier les demandes prioritaires les plus importantes sur leurs campus,
mais d’autres investissements sont requis du gouvernement si nous voulons
veiller à ce que tous nos établissements atteignent les normes prévues par
l’industrie et puissent suivre le rythme de la technologie en évolution rapide. Il faut absolument mettre l’accent sur l’infrastructure de TI dans
le cadre du renouvellement des infrastructure.
Nos établissements offrent un large éventail de
perspectives aux apprenants, allant des métiers et des technologies aux
programmes de soins de santé, en passant par le commerce, les arts et la
culture. Un nombre croissant de ces programmes ont
besoin d’équipement spécialisé et de salles de classe réaménagées. Des
laboratoires informatiques et du matériel audiovisuel de pointe permettent
d’innover au chapitre de la prestation des programmes. Avec l’augmentation des
inscriptions et l’établissement de partenariats entre les gouvernements
provinciaux et les établissements d’enseignement postsecondaire et l'industrie
pour créer un nouvel environnement d’apprentissage, la demande d’installations
et de matériel adaptés aux programmes est en croissance. L’achat de ce matériel
spécialisé exige souvent une planification efficace et un délai
d'approvisionnement approprié.
Recommandation : Pour appuyer l’aménagement en infrastructure,
le gouvernement fédéral doit consentir un investissement de 500 millions
sur cinq ans. Cet investissement permettra aux collèges et aux instituts
techniques d’offrir une expérience d’apprentissage avec du matériel qui atteint
les normes de l’industrie et qui répond aux besoins des apprenants et des
employeurs.
Soutien à la recherche et à l’innovation dans les collèges et les instituts techniques
Les membres de l'AACTI félicitent le gouvernement
fédéral d’avoir été à l’écoute des collèges et des instituts techniques dans
l’ensemble du pays et d’avoir fourni les fonds indispensables pour la recherche
et l’innovation dirigées par l’industrie. Nos instituts
membres prennent de l’expansion. En fait, nous sommes des chefs de file pour ce
qui est de créer la capacité de produire des résultats dans les secteurs de la
recherche, de l’innovation et de la commercialisation.
Nos instituts sont agiles et l’industrie nous
perçoit comme des partenaires tout désignés pour trouver des solutions
concrètes à des problèmes concrets. La capacité que
nous avons mise en valeur jusqu’à ce jour, ainsi que notre rayonnement dans
plus de 400 collectivités de la province permettent aux PME de faire
profiter le monde entier de leurs idées. Nous créons la capacité d’appuyer de
manière efficace et efficiente la recherche et l’innovation dans les secteurs
des soins de santé, de l’énergie et de l’environnement, de l’énergie verte et
de la construction de bâtiments écologiques, ainsi que des sciences biologiques
et de la commercialisation de produits. La plupart de nos membres sont agréés
par trois conseils et commencent à collaborer avec des organismes fédéraux pour
avoir accès à des fonds pour les projets de recherche.
Recommandation : Que le gouvernement fédéral verse les
fonds déjà alloués dans le budget de 2011 au système collégial pour l’aider à
atteindre son objectif de stimulation de l’innovation dans les secteurs clés
décrits dans le budget, soit la compétitivité de l’industrie aérospatiale, la
commercialisation des innovations dans le secteur agricole, la technologie
propre, l’énergie propre et l’efficacité énergétique ainsi que la recherche
climatique et atmosphérique.
Résumé
Nous souhaitons remercier le Comité permanent des
finances de la Chambre des communes de nous avoir donné l’occasion de
participer aux consultations prébudgétaires en vue du budget de 2011. Nous reconnaissons les efforts continus déployés par le gouvernement
fédéral pour s’attaquer aux déficits budgétaires. Les membres de l'AACTI sont
impatients de travailler avec tous les ordres de gouvernement à des initiatives
qui stimuleront le développement économique. Nous offrons des possibilités aux
apprenants motivés d'acquérir les compétences nécessaires pour soutenir la
croissance économique et améliorer la qualité de vie. Notre vision d’une
« place pour chaque apprenant » reflète notre croyance selon laquelle
tous les Canadiens méritent de pouvoir apporter une contribution positive au
succès de l'économie canadienne.